Mehdi Akaouch vise les Mondiaux de cross
L’athlète de l’As Pierrefitte a pris la 3e place aux championnats de France Elite indoor sur le 3 000 m samedi 21 février. Il escompte briller ce week-end aux championnats de France de cross afin de décrocher sa qualification pour les Mondiaux de la discipline, le 28 mars prochain à Guiyang en Chine.
« Hé ! J’avais lu l’article et vous ne m’aviez pas cité dans les favoris sur le 3 000 m ! ». Mehdi Akaouch dit ça avec le sourire, sur le ton de la boutade et sans animosité aucune. Juste après le podium, c’est à grande enjambées qu’il a fallu rattraper le médaillé de bronze du 3 000 mètres, parti à l’opposé de la zone mixte.
La sociétaire de l’As Pierrefitte a terminé derrière Hassan Chahdi et l’espoir Alexandre Saddedine, qui l’a devancé d’une dizaine de centièmes (8’10’’15 contre 8’10’’28). Il a ainsi glané son quatrième podium national, après le bronze sur semi-marathon en 2011, l’argent sur le cross court la même année, et le bronze sur 10 000 mètres en 2012 à Moirans.
Mehdi Akaouch est arrivé avec un chrono de 8’20’’14 (son record en salle : 8’04’’12 en 2011), établit samedi 7 février à Mondeville « avec la charge d’entraînement » dans les jambes, avant de terminer premier ex aequo le lendemain aux inters de cross long, en compagnie de Youssef Mekdafou et Morhad Amdouni (lire ici).
« Je ne pensais pas faire un podium. Je voulais faire ma course et faire une place de finaliste (dans les huit premiers). Chahdi a mené presque toute la course. Je suis resté entre la 5e et la 8e place. J’ai attendu les 3-4 derniers tours pour partir plus tôt. J’ai le foncier mais pas la vitesse puisque je prépare le cross long. Si j’attendais le dernier 400, j’allais me faire avoir au finish, car je n’ai pas de sprint » explique l’éducateur sportif à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
Mehdi Akaouch s’est donc lui-même-surpris, lui qui prépare sous la houlette de son coach Slim Ghomrasni les championnats de France de cross, sur le long, ce week-end aux Mureaux (Yvelines). Avec l’ambition de se qualifier pour les championnats du Monde, qui auront lieu à Guiyang en Chine le 28 mars prochain (1), et désormais organisés tous les deux ans en alternance avec les Mondiaux de semi-marathon.
Si les France de cross charrient toujours leur lot de forfaits en tous genres (blessures, impasses), l’édition 2015 s’annonce particulièrement relevée.
En 2014, Mehdi Akaouch avait pris la dixième place du rendez-vous national au Pontet, terminant surtout cinquième Français en dépit d’une préparation tronquée. Ce fut sa meilleure performance dans une saison délicate, ponctuée par des débuts sur marathon, à Paris,où il avait abandonné en raison de crampes.
« Ce que j’ai appris ? C’est de le préparer » sourit-il. « Je ne l’avais pas préparé. J’ai eu mon gosse au mois de novembre (2013). J’ai coupé tout le mois de décembre. J’ai repris mi-janvier (2014) et un mois et demi ça ne suffit pas. J’avais quand même fait 5e aux France de cross, mais un marathon ce n’est pas 12 bornes ».
Il envisage de retenter sa chance sur les 42,195 km, peut-être à Berlin l’automne prochain.
En attendant, il y a ses championnats de France de cross aux Mureaux. Si Mehdi Akaouch paraît un ton en dessous des Hassan Chahdi, Yohan Durand, Abdellatif Meftah, Timothée Bommier (pour ne citer qu’eux) et consorts, il sera tout de même un bel outsider.
(1) : les deux premiers des courses juniors hommes et femmes ainsi que seniors hommes et femmes aux championnats de France seront automatiquement sélectionnables, alors que des équipes (six athlètes maximum par catégorie) pourront être sélectionnées.
Photos : Yves-Marie Quemener