Championnats d’Europe : Justine Fedronic et Rénelle Lamote ont pris date pour l’avenir
A Zurich, Rénelle Lamote et Justine Fedronic ont disputé leur premier grand championnat senior. Sans commune mesure avec ce qu’elles ont connu précédemment. Éliminées toutes les deux en demi-finale, elles ont pris date pour l’avenir.
Justine Fedronic et Rénelle Lamote doivent se connaître par cœur. A Zurich, dès qu’on n’apercevait  la silhouette de la première, la seconde figurait à ses côtés. Et vice versa. Comme si elles avaient besoin de se rassurer mutuellement. Car les deux athlètes ont connu une expérience incomparable avec ce qu’elles avaient pu vivre auparavant, que ce soient les championnats d’Europe espoirs l’an dernier à Tampere, ou les relais Mondiaux en avril dernier aux Bahamas.
L’environnement
« J’étais plus stressée que d’habitude. Il y avait des caméras partout : c’est la première fois que je vis ça » témoigne avec son délicieux accent anglo-saxon Justine Fedronic. Celle qui s’entraîne aux Etats-Unis a failli passer à la trappe en séries, finalement repêchée au temps (4e en 2’02’’01). «Le premier jour, j’étais plus stressée que la normale. J’étais très soulagée de passer en demi-finale » confie t-elle. De son côté, Rénelle Lamote avait franchi le premier cut avec plus d’aisance (2e en 2’03’’92, directement qualifiée).
L’enchaînement des tours
Aligner les tours demande une sempiternelle concentration : il faut savoir se remettre dans sa bulle presque aussitôt que le premier round vient de s’achever. Rester dans ses championnats, éviter les sollicitations en tous genres. Pas aisé. « Un grand championnat, c’est très différent mentalement. Comme j’étais très soulagée, j’étais peut-être moins stressée pour la demi-finale. Tout se passe dans la tête » relève Justine Fedronic, qui a coincé dans les 200 derniers mètres (8e en 2’04’39’’). Rénelle Lamote a quant à elle maîtrisé la course, jusqu’à la cloche (58’’80). Idéalement placée, aux avant-postes. Avant que « les pensées négatives » ne viennent parasiter sa foulée. Sa fin de course fut un calvaire (7e en 2’03’’90) et l’athlète coachée par Thierry Choffin resta de nombreuses minutes à pleurer à chaudes larmes, presque « honteuse » comme elle le dira un peu plus tard, assise sur les marches de la zone mixte radio. Il ne faut pas. « Quand on voit toutes ces médailles, on a envie de faire un podium comme les autres ».
La dynamique équipe de France
On lui rappelle que sa saison est une belle réussite, alors que les championnats d’Europe n’étaient pas forcément l’objectif initial. Elle n’en a cure. Elle voulait « passer en finale ». Symbole de cette formidable émulation qui règne au sein de cette équipe de France, où les potentiels médaillables n’ont que l’or en tête (« moi aussi, je voulais ma médaille d’or » a ainsi glissé Christelle Daunay), où les finalistes veulent leur métal autour du cou, où les éliminés de la première heure sont enclins à repartir derechef au charbon pour avoir leur part du gâteau, où les non qualifiés ont les crocs pour rallier le prochain championnat. « Je suis déçue. Quand on voit toutes ces médailles, on a envie de faire un podium comme les autres » corrobore Justine Fedronic. « Mais il faut trouver le côté positif. J’ai appris, il y a eu plein d’échanges et ça va permettre d’améliorer le résultat dans le futur ».
La suite
A très court terme pour Justine Fedronic, qui disputera le Décanation (30 août à Angers) avant de s’aligner sur une ou deux autres courses, puis de repartir outre-Atlantique le 10 septembre. «Je voudrais passer sous les 2’. Ce n’est encore fini ». Pour Rénelle Lamote, ça l’est, après une longue saison, ponctuée par deux titres nationaux, indoor à Bordeaux, et estival à Reims. Rendez-vous l’année prochaine, les yeux rivés vers Pékin. Les deux copines, estampillée génération Zurich, ont pris date, c’est une certitude.