Championnats d'Europe : les Bleus acclamés à leur retour de Paris
Gare de Lyon, Paris. La soixantaine d’athlètes tricolores en lice à Zurich a reçu un accueil très chaleureux à la suite de championnats historiques.
11h37, Hauptbanhof de Zurich. Certains ont de petits yeux, les traits tirés. D’autres éprouvent encore quelques difficultés à marcher, tels que les marathoniens. Les Bleus embarquent dans le train, direction gare de Lyon, Paris, où ils ont rendez-vous avec le public français. De Zurich, il y eut quelques échos de l’engouement suscité par l’athlé bleu. Les audiences télés sont montées crescendo, notamment dans le sillage de la folle journée de jeudi. Mais les Français ne s’imaginent pas tel accueil.
Dans le train, certains sont KO et dorment. La sono crache dans le wagon restaurant. On se maquille pour l’occasion.Quelques pas de danse sont esquissés, après la valse de médailles. Le train est composé de deux wagons –les Bleus sont dans le premier. Dans le second, les voyageurs hallucinent: au micro, Jean-Sébastien Ménigoz, soutien aux athlètes, explique le déroulement de l’après midi et de la soirée: «Nous arrivons à la gare de Lyon. Il y aura ensuite une photo de groupe. Puis à 18h30, le président de la République nous reçoit à l’Elysée pour fêter nos 23 médailles. Nous irons ensuite au ministère des Sports pour le reste de la soirée. Profitez bien de ces moments-là».
16h30, c’était le rendez-vous fixé pour les supporters. Le TGV arrive à l’heure, 15h30. Et la foule est déjà dense, sur le quai. Les Bleus sortent, acclamés, au premier chef desquels Mahiedine Mekhissi. Il est clairement le plus applaudi. C’est fou comme le public est volatile, lui dont l’image avait été écornée par quelques frasques. Sa disqualification sur le steeple suivi d’une fracassante réponse sur le 1500 a frappé les esprits.
«On a gagné trois zéros contre le Brésil»
Les Bleus fendent la foule, à l’image des marathoniens dimanche sur les 42,195 km. «Merci», «bravo» sont les mots qui reviennent le plus. L’athlé français a fait mouche auprès des téléspectateurs. Comme à l’accoutumée après de telles razzias, le nombre de licenciés –déjà en constante progression- devrait sensiblement augmenter à la rentrée prochaine.Heureusement, la sécurité est suffisante pour contenir tout le monde. L’ambiance est conviviale, très chaleureuse. C’est même un peu déroutant. L’athlé français n’est pas habitué à pareille fête. «On a gagné trois zéros contre le Brésil» se marre Bruno Gajer, coach de Pierre-AmbroiseBosse, qui courra à Stockholm jeudi, et de l’heptathlète Antoinette Nana Djimou, championne d’Europe avec un dernier 800 m parfaitement accompli.
Les Bleus se fraient un chemin dans le Jazz Café. Pâtisseries, champagne, le personnel est aux petits oignons. Puis, un par un, les médaillés sortent sur un podium aménagé pour l’occasion. Ovation garantie, avant de signer des kyrielles d’autographes, et de conter leur bonheur aux télévisions. Certains supporters ne connaissent pas le nom des athlètes auxquels ils tendent leur carnet, ce n’est pas l’essentiel. Leur sourire en dit long sur leur joie d’être là. Les Bleus profitent. «Je me mets dehors pour ça» savoure Bruno Gajer.
Le temps file. 17h et quelques. La délégation monte dans le bus à impérial. Direction l’Elysée où le président de la République François Hollande tient à saluer la performance des Bleus. Puis, ce sera le ministère des sports avec une réception spéciale. Il faut profiter de ces rares et précieux moments. La nuit va être longue.