Sylvain Court, un début de saison tonitruant et une sélection au Mondial ?
Il est l’homme fort du trail tricolore en ces cinq premiers mois de l’année. Avec un parcours immaculé –cinq départs et cinq victoires dont trois manches du Trail Tour National (TTN)- Sylvain Court a axé sa préparation sur le Mondial de trail début juillet. Même si malgré son état de forme actuel, il n’est pas certain d’être sélectionné…
Après sa victoire lors des Gendarmes et les Voleurs de temps à Ambazac, Sylvain Court a coupé presque complètement pendant dix jours, afin de récupérer de ses cinq heures intenses de course. «J’avais pas mal de courbatures le lendemain, notamment aux ischios, d’autant que le parcours a été rendu difficile avec la boue». Au cours de ses 45 minutes de footing qui marquent son retour à l’entraînement, Sylvain Court est revenu sur son début de saison et ses futurs objectifs.
«A la base, je n’étais pas forcément parti sur le TTN. Le gros objectif, c’était l’Eco Trail de Paris. C’est une course que j’aime bien, un peu mythique pour moi, c’est la capitale ». En guise de préparation, il remporte le Grand Brassac puis s’impose à Gruissan (TTN), tout comme à Paris, avec dix minutes d’avance. «J’étais hyper content. Après pour être placé au TTN, il faut être classé sur 3 manches plus le championnat de France. Je me suis dit: il te manque une victoire, donc tant qu’à faire pourquoi pas en faire une troisième».
C’est ainsi qu’il a glané la troisième manche à Ambazac, disputée dans des conditions climatiques compliquées. Et devient par la même l’homme fort français du trail en ce début de saison. Pour autant, «le Mondial, c’est un gros point d’interrogation, je ne sais pas encore si je serais de la partie. Depuis le début de l’année, j’ai axé ma préparation sur cet objectif là» confie Sylvain Court.
VTT et trail
La Fédération sélectionne au maximum six athlètes. Sont «sélectionnablesles athlètes ayant participé au Championnat du Monde» (Erik Clavery, Patrick Bringer, Thierry Breuil, Yann Curien, Emmanuel Gault) en Irlande il y a deux ans «en fonction des résultats» ainsi que les champions de France de trail long 2011 et 2012 (Julien Rancon et Fabien Antolinos). Tout en sachant que le comité de sélection tient compte «des résultats 2012» alors que s’ajoute à cette pléthore de critères «l’état de forme» de chacun, état de forme que les athlètes sélectionnables devront démontrer lors du stage terminal d’une semaine, à Chalmazel (Loire) du 9 au 15 juin.
C’est à l’issue de ce stage que l’incertitude sur la participation ou non de Sylvain Court sera levée. «J’ai vraiment envie de courir le 6 juillet» poursuit le sociétaire de Bouliac SP, qui bénéficie de conditions d’entraînement idoines depuis sa victoire à l’Eco Trail, puisqu’il est désormais magasinier et aide-moniteur au service des sports de l’armée à Mérignac. Un juste retour des choses pour l’ancien vététiste, qui a dû stopper le vélo en 2005 lorsqu’il est entré à l’armée car il ne pouvait plus conjuguer sport de haut niveau et impératifs professionnels.
«J’étais pas mal pris par les formations militaires, les stages, les départs à l’étranger. Ça m’a pris beaucoup de temps. Quand on a la fibre sportive et qu’on est compétiteur, au bout d’un moment, ça manque forcément et on a envie de reprendre une activité physique. Le VTT, je n’avais pas le temps à l’armée. Je voulais reprendre une activité mais en compétition, dans un sport qui me plaise et qui se rapproche au maximum de la nature. Et c’est ce que j’ai découvert en 2010 dans le trail» narre t-il en avalant avec agilité et dextérité un petit pont. Dix jours de sevrage et l’envie est à son comble! «C’est vrai que dès que l’on voit ce genre de ponts ou des rochers, on se fait plaisir» corrobore t-il avec le sourire.
Route et ultra
Après avoir fait ses plans d’entraînement seul, son potentiel est repéré fin 2010 par Philippe Propage, qui lui propose de l’aider. La collaboration est depuis fructueuse entre les deux hommes, en atteste la progression linéaire de Sylvain Court, qui à 29 ans, ne manque pas de challenges pour l’avenir à cout et moyen terme, entre «le challenge North Face» à la fin de l’année, «passer le cap de l’ultra trail» avec notamment la Western States aux Etats-Unis («c’est la course numéro 1 aux EU en termes d’ultra, c’est mon petit rêve»).
Alors que, contrairement à ce que l’on pourrait penser pour un trailer, le travail sur piste effectué, que ce soient des 10 x 400 m, des 6 x 2000 m notamment, prouve qu’il serait loin d’être ridicule sur la route, où il aimerait également posséder des références chronométriques sur la route, 10 km ou semi. Sacré programme en perspective! Mais avant, il y a ce Mondial au Pays-de-Galles. «Si je suis titulaire pour le 6 juillet, je donnerai tout et je n’irai pas faire de la figuration».
Cette détermination à vouloir (bien) y figurer est peut-être à chercher du côté de son passé de vététiste, où son regret est de ne pas avoir pu revêtir le maillot bleu-blanc-rouge.