Marathon de Paris : Benjamin Malaty sur la bonne route
Titré en 2012 à La Roche-sur-Yon, Benjamin Malaty a dû batailler pour accrocher la troisième place hier. Le voilà désormais idéalement lancé vers son principal objectif, le marathon de Paris le 7 avril prochain.
Il était particulièrement attendu et a répondu présent. Attendu car il n’est pas aisé de confirmer un titre de champion de France, a fortiori lorsque celui-ci constitue une surprise pour la plupart des observateurs. Mais Benjamin Malaty avait bien conscience que les compteurs seraient remis à zéro et a repris l’entraînement en décembre, après sa blessure, avec beaucoup d’envie, sans pour autant aborder le rendez-vous national avec un poids particulier.
«Je ne me suis pas trop mis de pression. J’étais dans un état un peu secondaire ces derniers jours. Je suis resté dans mon truc, sans trop me prendre la tête, sans trop y penser. Peut-être que d’avoir un peu plus d’expérience, d’enchaîner les gros évènements, fait que ça devient un peu une routine. Il ne faut pas se prendre la tête non plus» souligne t-il. Il voulait prouver qu’il était là, qu’il n’était «pas un champion de France par défaut». Et a réussi, nonobstant des sensations moyennes, notamment après le passage de la «première partie boueuse» située peu après le départ, partie très délicate et casse-pattequi tranchait avec le reste d’un parcours plutôt roulant.
«Malheureux pour Denis»
Le Talençais a «serré les dents» pour s’accrocher au deuxième groupe, composé d’Ahmed Ezzobayry (Alès), de Mohamed-Khaled Belabbas et de Denis Mayaud (Saint-Junien). «Je faisais un peu le yo-yo, je perdais deux, trois mètres avant de recoller. Les à-coups m’ont fait mal» relate t-il. Mais alors qu’on s’acheminait vers un sprint final pour déterminer le podium tricolore derrière Yacine Mandour, la chute de Denis Mayaud a modifié la donne. «C’est une médaille heureuse car à mi-course je ne pensais pas faire un podium. Je ne sais pas ce qui se serait passé sans la chute, même si j’ai un bon finish. C’est aussi malheureux pour Denis. Lui qui pensait être moyen était en fait pas si mal» poursuit t-il.
Les deux compères, qui ferraillent lors de chaque championnat interrégional avant les France, s’apprécient particulièrement. Après un automne délicat et frustrant marqué par sa tendinite au tendon rotulien, ce podium constitue t-il une revanchepour l’athlète de Messaoud Settati ? «Je confirme surtout mon titre de l’an dernier» reprend t-il. «Je pensais plus au podium qu’au titre car beaucoup de monde pouvait prétendre à celui-ci. Sur un jour, tout peut arriver».
«Etre à fond pour Paris»
Désormais, Benjamin Malaty se tourne vers le marathon de Paris le 7 avril, rendez-vous où se jouera la sélection pour les championnats du Monde de Moscou, le premier Français était quasiment certain d’être sélectionné. Et la concurrence promet d’être âpre, avec un Abdellatif Meftah en forme (1’02’’46 hier sur le semi de Paris). Et c’est pour préparer ce rendez-vous que le Talençais ne se rendra pas aux Mondiaux de cross (le 24 mars prochain à Bydgoszcz en Pologne), sélection à laquelle il aurait pu prétendre.
« J’aurais bien aimé les faire, c’est une échéance que j’affectionne. S’il n’y avait pas eu le marathon, j’y serais allé. Mais je privilégie le marathon, c’est ce qui me permet de continuer l’athlé aujourd’hui. Même si c’est dur de refuser une sélection…».Il entame maintenant la dernière ligne droite de sa préparation, avec encore un peu plus de deux semaines d’entraînement intense avant de voir le kilométrage se réduire progressivement pour arriver le plus frais possible le jour J. Tout en sachant que même si la confiance acquise par cette troisième place n’est pas négligeable, le marathon demeure par définition une discipline éminemment aléatoire.
« Je suis content de décrocher la médaille. Ça veut dire que je suis là, que je suis prêt. Mais est ce que je ferais mieux que l’an passé sur marathon(2h13’15) ? Ça n’est pas une certitude. Car il se passe beaucoup de choses sur marathon. Ça se joue tellement à un peu de choses. Un léger mal de ventre et on peut perdre beaucoup de temps. Peut-être qu’il me manquait un truc aujourd’hui (hier) mais on ne peut pas être à 100% tout le temps. Le but désormais, c’est vraiment d’être à fond pour Paris».