Passé sous les 1’47’’ sur 800 m, Brice Leroy ne compte pas s’arrêter là
L’athlète de 25 ans désormais licencié au Sco Ste Marguerite à Marseille est passé pour la première fois de sa carrière sous les 1’47’’ sur le double tour de piste, à Ninove en Belgique samedi 2 août (1’46’’88). Il escompte bien améliorer ce chrono d’ici la fin de la saison. Rencontre avec un athlète attachant et très investi –qui semble par exemple se rappeler au centième près ses chronos, et pas forcément les plus récents !
Il est des trajectoires plus linéaires que celle de Brice Leroy. Mais parfois, c’est bien le chemin emprunté, et parsemé de soubresauts (et pas mal de blessures dans le cas de Brice Leroy) qui dit la détermination d’un athlète à arriver au plus haut niveau. Champion de France indoor 2013 (meilleur chrono: 1’48’’07), qualifié aux championnats d’Europe indoor de Göteborg cette année là (éliminé en série), Brice Leroy est resté bloqué l’été suivant à 1’48’’42.Il faut dire que le natif de Vitry-sur-Seine, même pas 24 ans alors, planifiait seul ses entraînements, après avoir été coaché par Pascal Machat jusqu’à l’été 2012 (ce dernier l’a également un temps conseillé durant la saison 2012-2013).
Difficile d’avoir le recul nécessaire, de privilégier tel secteur d’entraînement, d’ajuster la dose idoine de musculation. Après quelques échanges sur facebook, Brice Leroy s’est tourné vers Roger Milhau (basé à Istres), demi-finaliste olympique, champion d’Europe indoor en 1980, multiple champion de France et qui possède un record de 1’45’’98 sur la distance.«Cela fait un an que l’on s’entraîne ensemble. Ce qui est compliqué, c’est que je m’entraîne seul à distance. C’est pour ça que j’ai décidé d’aller à Istres l’année prochaine». Car depuis la rentrée 2011, Brice Leroy se trouvait sur Amiens, au centre de formation du club, s’entraînant tout en poursuivant à côté ses études. Il vient d’ailleurs de boucler un DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations). Jusqu’alors licencié à l’Amiens UC, il a également changé de club en janvier dernier, et porte désormais les couleurs du Sco Ste Marguerite Marseille.
«La saison n’est pas finie…»
Un changement d’entraîneur, de club, de cadre de vie, tout cela n’a pas démobilisé Brice Leroy, dont la forme monte crescendo en cette fin de saison, nonobstant deux élongations à l’ischio contractés fin avril-début mai et à la mi-juin. Début août, cela est toutefois trop tard pour prétendre à une sélection pour les championnats d’Europe, son objectif initial (les minima étaient fixés à 1’45’’90). Pas trop tard en revanche pour améliorer son record personnel et descendre pour la première fois de sa carrière sous les 1’47’’ à Ninove (Belgique) samedi 2 août, avec 1’46’’88, lui qui avait déjà amélioré ses 1’47’’43 de 2011 à Montreuil le 7 juillet dernier (1’47’’34).
«Je suis content mais je vais plus en profiter au mois de septembre-octobre. C’est bien, je suis capable de le faire mais il faut essayer de faire mieux, la saison n’est pas finie. Je viens de faire 15 jours à Font Romeuaprès les France Elite(11-13 juillet à Reims). Ça serait dommage de me dire que j’ai fait 1’46’’ et que c’est la fin alors qu’il y a plein de compètes derrière»relève Brice Leroy, qui avait fait le plein de confiance dans la ville romeufonainte avec un 600 m bouclé en 1’15’’76, aidé par le vélo de Patrick Petit-Breuil, le coach de Yoann Kowal.Idéal après des championnats de France où il fut éliminé en séries.
«Ce que j’ai fait? De la “merde“!»sourit-il.« J’étais en période d’examens et j’ai enchaîné les courses(le 3 juillet à Lausanne, 1’48’’79 seul, abandon à Oordegem le 5, 6een 1’47’’34 à Montreuil le 7, et séries des France le 12 juillet).J’ai accumulé une grosse fatigue. Nerveusement, j’étais épuisé. Et quand tu fais un 800, tu as besoin de ton jus. Là, j’étais complètement vidé. Des France, il y en a eus avant, il y en aura après et on ne peut pas toujours être bon»relativise t-il.
Rio à l’horizon
«A Ninove, Le coach m’a dit de rester derrière à Ninove, d’attendre le dernier 200 m. 52’’10 au 400 et 1’20’’00 au 600. Derrière, j’envoie 26’’88 dans le dernier 200. Je n’ai pas eu de lactique, je n’étais pas essoufflé. C’était vachement contrôlé et j’ai eu l’impression de faire une course de championnat.C’est pour ça qu’il faut que je reste concentré sur les prochaines courses. Le but sera d’essayer de passer un peu plus vite aux 600 m tout en restant relâché»explique celui qui va entamer une licence dans le commerce du sport par correspondance (CNPC à Grenoble), déniché par son nouveau club.
Il s’alignera samedi 9 août à Kessel-Lo, près de Louvins, toujours en Belgique, avant d’enchaîner sur un nouveau cycle d’entraînement pendant les Europe à Zurich, en attendant les ultimes meetings fin août.Toujours est-il que Brice Leroy, 4e Français au bilan national,met progressivement en place les éléments pour atteindre ses objectifs(il travaille en outre depuis mars avec une préparatrice mentale) avec en ligne de mireles JO 2016.«C’est le rêve de tout athlète. On est à deux ans des Jeux.J’ai quitté Amiens depuis un mois. J’avais les copains tout ça, j’aimais bien la ville. C’est un peu triste mais je me suis dit que j’avais un choix à faire. J’ai vraiment mis tout en place pour les deux années à venir».