Cross du Courrier de l’Ouest : 5 000 participants attendus et presque une pénurie de dossards !
Pour la 39e fois depuis 1975, ils seront des milliers de coureurs à investir le parc Pignerolle à Saint-Barthélemy d’Anjou, près d’Angers, à l’occasion du cross du Courrier de l’Ouest. Avec un credo : c’est l’ambiance conviviale, chère au fondateur Roger Mikulak, qui doit prédominer.
A Angers, le 11 novembre n’est pas férié pour les coureurs à pied. Depuis 1975, ils sont des milliers à arpenter le parc Pignerolle, près d’Angers, pour la grande fête du cross. Pour la 39e édition lundi, on se dirige même vers une participation quasi record. « On n’est pas loin de la catastrophe. On est à 400 engagés de plus et on est presque en rupture de dossards. Dans la course des vétérans 2 le matin, on a 530 engagés et il nous reste 15 dossards disponibles. On va essayer de bricoler et de s’en sortir. On va y arriver. C’est un grand succès » souligne Roger Mikulak, fondateur de la manifestation.
Ce dernier figurait à l’époque au comité directeur de la FFA (Fédération Française d’Athlétisme) lorsque la Fédération souhaitait « organiser en province » l’équivalent du cross du Figaro à Paris, « c’est-à-dire des cross de la presse ». C’est ainsi que le cross Sud Ouest à Gujan-Mestras a vu le jour en 1974, précédant d’un an celui du Courrier de l’Ouest. « Il existant le cross du CSJB qui avait vu (Michel) Jazy, (Noël) Tjiou, (René) Jourdan, les meilleurs venir. Et puis Saint-Barthélemy organisait aussi le cross des Ardoises le 11 novembre. Jazy et Collette Besson partis, on n’avait plus beaucoup de spectateurs. On s’est recentrés sur une nouvelle épreuve, avec Le Courrier de l’Ouest (quotidien qui paraît en Maine-et-Loire et dans les Deux-Sèvres, nldr). Et dès la première année, on a fait 3 200 arrivants, alors que le cross était ouvert aux licenciés et aux non-licenciés ».
« Les primes, ce n’est pas l’esprit »
Justement, la moitié des quelques 5 000 participants sont non licenciés. Roger Mikulak défend ardemment la vision d’une manifestation avant tout conviviale. « Les raisons du succès ? C’est le parc de Pignerolle qui est quand même un lieu très agréable à l’automne. Ensuite, c’est l’ambiance familiale qui règne, avec la musique, les stands, les moules-frites etc… On a 5 000 coureurs. Un coureur vient avec deux ou trois personnes, ce qui fait que sur la journée, on a presque 15 000 spectateurs ». Et du côté des meilleurs, aucun frais de déplacement ni aucune prime ne sont distribués, « simplement des bons d’achats ridicules pour un cross national. Les primes, ce n’est pas l’esprit. Vient qui veut. Mais au palmarès, on a quand même (Pierre) Lévisse, (Dominique) Chauvelier, (Thierry) Watrice. Mon raisonnement, c’est dire que si demain, j’invite cinq Kényans et cinq Ethiopiens qui vont prendre les 10 premières places, il n’y aura pas plus d’ambiance à l’arrivée que quand il y a des coureurs de la Ligue qui sont au coude-à-coude. C’est un état d’esprit. On a tenus bon pendant 39 ans. Par contre, on réparti les 22 000 euros que l’on a entre les clubs du département du Maine-et-Loire, en fonction de leur nombre de coureurs à l’arrivée et le nombre de juges qu’ils nous fournissent » explique Roger Mikulak.
« Le 11 novembre, l’une des journées les plus dures de l’année »
Et à 76 ans, cet ancien cadre dans une compagnie d’assurance ne ressent pas de lassitude particulière. « Si ça foirait, je prendrais peut-être ma retraite, mais là, je n’ai pas envie » rigole t-il au bout du fil. « Le 11 novembre, c’est l’une des journées les plus dures de l’année » souligne Roger Mikulak, également président de l’Office Municipal des Sports à Angers, organisme chargé de « proposer la répartition des subventions des 150 clubs de la ville ».
Le local Jean-Damascène Habarurema, après des débuts probants sur marathon à Berlin, devrait être la tête d’affiche du cross du Courrier de l’Ouest. Il sera comme à l’accoutumée très soutenu par le public angevin, prompt à se presser dans la butte, la singularité du parcours d’un cross atypique à bien des égards.