Mohammed Moussaoui, « un truc de fou » à Areva
Le Spinalien, licencié à l’Athletic Vosges, s’est imposé lors du 1 500 m régional, en prélude du meeting Areva. « C’était énorme » se réjouit-il.
Alors que le stade de France se remplit, que les premiers concours estampillés Ligue de Diamant débutent, les courses régionales battent leur plein dans la moiteur de l’enceinte dionysienne. Sur 1 500 mètres, Mohammed Moussaoui l’a emporté en 3’46’’06.
« Je fais un chrono moyen, mais c’est énorme. C’est magnifique » s’enthousiasme, dégoulinant de sueur, celui qui affiche un record personnel à 3’43’’85 sur 1 500 (2014). « C’était un truc de fou. L’ambiance, dans la dernière ligne droite…je n’avais jamais vécu ça ! Même si je ne fais pas un chrono énorme, ça m’a donné des ailes ».
Pour rien au monde, Mohammed Moussaoui, 24 ans, n’aurait manqué cette expérience. « Même si j’avais gagné en quatre minutes, ou même si j’avais fait dernier, personne ne peut refuser d’y participer ! » souligne en zone mixte, dans les entrailles du stade de France, l’athlète coaché par Gérard Piller.
Mohammed Moussaoui est venu à l’athlé en 2006, par le biais des cross UNSS, comme pléthore de demi-fondeurs. « J’ai fait trois années de suite dans les trois premiers aux cross UNSS. Mais je faisais du foot et je n’aimais pas la course. La troisième année, j’ai finalement dit oui au coach qui voulait que je vienne. J’ai essayé et ça m’a plu ».
« Quand tu es mort, c’est que toi. C’est ça qui est bien »
Celui qui confie avoir eu des difficultés à l’école a trouvé là un formidable terrain de jeu. « L’athlé, ce n’est pas comme dans les autres sports. Ce n’est pas la même ambiance. Tu te fais très mal, tu es épuisé, et ensuite tu es content de rentrer chez toi. Si tu ne travailles pas, tu n’as rien » souligne le natif de Ksar Askour Alnif, qui a rejoint son père à Epinal en 2002, avant d’obtenir la nationalité française en 2009.
Cette dimension inhérente de labeur, « j’ai l’impression qu’elle est plus forte en athlé que dans les autres sports. Je fais encore du foot, et quand tu es mort, tu peux te reposer sur les autres. En athlé, quand tu es mort, c’est que toi. C’est ça qui est bien » poursuit-il, alors que le Stade de France s’enflamme pour des relais jeunes LIFA (Ligue d’athlétisme d’Île-de-France).
« Je m’entraîne tout seul sur Epinal. Et c’est vraiment très dur. C’est la galère. Faire des séances ou des footings avec un groupe, ça serait le top. J’ai eu l’occasion de faire une séance avec Benjamin Choquert, qui n’habite pas très loin, mais c’est tout » explique Mohammed Moussaoui, crédité cette saison de 14’14’’21 sur 5 000 m cette saison à Carquefou (record à 14’09’’23 l’an passé), distance où il est double vice-champion de France espoir (2011 et 2012).
L’objectif à moyen-long terme de celui qui va entamer une formation BPJEPS (1) pour devenir éducateur sportif ? « J’aimerais me rapprocher des 13’40’’ sur 5 000 m, et faire 3’36-37’’ sur 1 500 m. çà me permettrait de rentrer dans des grosses courses comme çà » pointe t-il du bout du doigt, en désignant le tartan parisien, que l’on aperçoit alors que la clameur se fait plus forte.
Mohammed Moussaoui ambitionne une place de finaliste la semaine prochaine aux championnats de France Elite, où il sera aligné sur 5 000 mètres (12e l’an passé à Reims).
« J’espère que ça sera passera aussi bien qu’aujourd’hui» glisse t-il avec le sourire en s’éloignant dans les coursives du SDF.
(1) Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport. Plus d’infos ici.