Guillaume Adam, « une année pour percer »
Guillaume Adam recouvre progressivement la forme. Vendredi dernier à Carquefou, le natif d’Annemasse a pris la 7e place du meeting de Carquefou sur 1 500 m. Celui qui prendra part aux Universiades mi-juillet escompte faire descendre le chrono rapidement. Entretien.
En fond sonore, le speaker du meeting de Carquefou s’échauffe la voix en commentant la deuxième série du 1 500 m de Carquefou, avant les 5 000 mètres féminin (lire ici) et masculin (lire ici), qui constituent les temps fort de la manifestation carquefolienne. Guillaume Adam vient lui d’en terminer avec son 15. L’élève d’Alex Fournival –ce dernier est basé en Haute-Savoie-, qui partage quelques séances rapides avec le groupe de Bastien Perraux à Lyon, évoque placidement sa course et ses prochains objectifs.
Comment analysez-vous votre résultat à Carquefou (7e en 3’43’’32) ?
Ce n’est pas top. J’ai fait les France de 10 000 m (7e en 29’41’’81 le 29 avril, sa première course de l’année 2015, ndlr) et je suis un peu en retard sur la vitesse. Je m’y suis mis depuis une dizaine de jours. J’étais assez facile durant la course, j’aurais dû me caler dans le groupe de devant.
C’est quand même mieux qu’à Montbéliard (12e en 3’53’’23 dix jours avant Carquefou)…
J’étais parti un peu vite. Je n’ai plus trop l’habitude de courir sur ces allures rapides. J’ai fait une préparation plus foncière vu que j’étais blessé en janvier-février. J’avais réattaqué par un gros cycle de foncier en mars-avril.
J’étais avec un groupe de coureurs de Birmingham (il était parti l’an passé en Erasmus là-bas, lire ici). On était à Font-Romeu pendant quatre semaines. J’ai vu que j’avais passé un cap sur le foncier mais c’était quand même bien de reprendre la compétition et de faire un test sur 10 000 m. Ma préparation a été un peu décalée. Je devrais être fort début juillet.
Une pneumonie puis un syndrome rotulien
Vous vous êtes blessé lors du stage fédéral en Afrique du Sud ?
Juste avant de partir. J’ai d’abord eu une pneumonie pendant les vacances de Noël. J’ai repris trop fort et je me suis blessé -un syndrome rotulien. C’est ma première grosse blessure. En Afrique du Sud, j’ai fait de la préparation physique, je n’ai pas pu faire de grosses séances sur piste. J’en ai fait une seule, mais ça n’allait pas mieux. J’ai donc arrêté (sourire).
Vous êtes encore en Erasmus ?
Non, j’étais en dernier année à l’INSA (Institut Nationale des Sciences Appliquées) à Lyon. J’ai mon dernier examen, une soutenance, la semaine prochaine (cette semaine, ndlr).
Si j’arrive à tout concilier ? Au niveau de l’entraînement, les deux-trois premières années à l’INSA sont assez difficiles. Ce premier cycle, ce sont des matières générales, mais ensuite, on se spécialise. Je suis en génie mécanique, je m’amuse dans ce que je fais. Une fois que tu es dans quelque chose qui te plaît, c’est assez facile de concilier les deux.
Ensuite, en fonction des opportunités, soit je travaille l’année prochaine à 50,60 %, ce qui serait l’idéal, soit ça sera une année 100% athlé. Avec de gros objectifs pour l’année 2016.
Les Universiades, « c’est rare dans une vie d’athlète »
Qui vont être ?
Pour tout sportif, les Jeux Olympiques sont un rêve. Je vais me laisser une année pour percer, avant de commencer à travailler. Je me dis que c’est le moment de le tente (il compte une sélection internationale, aux Jeux de la Francophonie, lire ici).
Pensez-vous être en mesure d’aller titiller vos 3’38’’41 (record personnel, Montbéliard 2014) d’ici la fin de saison ?
C’est l’objectif. Je cours normalement à Nancy le 1er juillet. Sinon, je suis aussi pris pour les Universiades. Cette année, six athlètes ont été sélectionnés alors qu’il y a deux ans, aucun n’avait été amené car la Fédération se désinvestie du sport universitaire. C’est à la Fédération universitaire de prendre en charge l’entière partie du voyage. Cela a un certain coût, et c’est pourquoi ils emmènent une sélection restreinte, avec potentiellement que des médaillables. C’est en Corée du Sud (à Gwangju, du 3 au 14 juillet ; l’athlétisme du 8 au 12), en même temps que les France Elite (5e l’an passé)…
Mais ça doit être une sacrée expérience…
Oui, c’est sûr. C’est le deuxième évènement multisports en termes de participants derrière les Jeux Olympiques. C’est un gros truc. Tous ceux qui l’ont fait m’ont dit d’en profiter un maximum. C’est rare dans une vie d’athlète.
Les cinq autres athlètes sélectionnés : Florian Labourel (hauteur), Noël Ost et Alexandre Feger (perche), Bastien Auzeil et Jérémy Lelièvre (décathlon).