Elodie Normand, le retour éclair
Presque deux ans d’arrêt, une reprise en septembre dernier…et un titre de championne de France sur le 1 500 ! Elodie Normand réalise à 26 ans une année 2015 tonitruante.
Les observateurs avisés avaient bien noté cette année la progression d’une athlète quasi inconnue dans les bilans tricolores. Autant sur 800 que sur 1 500.
En 2012, Elodie Normand réalise 2’10’’38 sur 800 m (elle avait couru en 2’09’’32 en 2010) et 4’33’’37 sur 15. Après quasi deux ans d’arrêt (aucune perf enregistrée en 2013, une once d’hiver fin 2013, avec 59’’29 sur 400 m indoor et 2’10’’47 sur 800 m indoor), Elodie Normand est montée sur la troisième marche du podium aux France de cross court aux Mureaux, avant de prendre l’argent la semaine suivante aux France indoor sur 1 500 m, derrière Claire Perraux.
Cet été, elle épingle deux records perso : 2’06’’75 sur le double tour de piste, et 4’19’’42 sur 1 500 m. Un retour éclair qui a de quoi surprendre.
« Je me suis dit “ouhh là là, c’est qui cette demoiselle ?!“ »
« Je l’ai découvert sur une course sur route. Comme quoi tout arrive. Je l’avais repéré sur ses gammes d’échauffement, véridique ! » se marre Laurent Manneveau, directeur technique de la Sco Ste-Marguerite à Marseille. « Sur les courses sur route, on voit des coureurs qui n’ont pas forcément de pied ni de tonicité. Et là, je la voyais faire ses gammes. Je me suis dit “ouhh là là, c’est qui cette demoiselle ?!“ Elle n’avait pas gagné mais j’avais été la voir après la course. Elle venait d’arriver dans la région. Le courant est bien passé ».
Car Elodie Normand vivait sur Dunkerque (licenciée à l’Entente Littoral Athlétisme), jusqu’à l’été 2014. « Mon copain est militaire. Il a été muté sur la base de Salon-de-Provence et je l’ai suivi » explique t-elle. « J’avais arrêté l’athlétisme car je cherchais du boulot -c’est le plus important- et je voulais m’occuper de mon déménagement ».
A Marseille, elle a trouvé un poste à temps plein à la Fac Saint-Charles dans le service financier, et a donc repris l’entraînement sous l’égide de Laurent Manneveau, dans un groupe où figurent aussi Thibaud Baudoin (8e sur le 1 500 m samedi) et Paul Omuya. « Je m’entraîne en groupe (avec des garçons), c’est plus motivant. J’ai aussi augmenté mon rythme d’entraînement, avec sept séances (Laurent Manneveau parlait de 4-5 par semaine, ndlr), et je vais sans doute augmenter l’année prochaine » poursuit t-elle.
« Il y a encore de la marge »
Au cours d’une finale partie sur des bases de 4’30’’, Ophélie Claude-Boxberger a ensuite pris les commandes de la course, accélérant l’allure (2’58’’ aux 1 000 m). Avant de se voir déborder aux 300 mètres par Elodie Normand, auteure d’un finish impressionnant (4’19’’23, nouveau record personnel et un dernier 500 en 1’21’’).
« Je me suis un peu cachée avec les mauvaises conditions pour terminer au sprint. C’était prévu de faire ça. Je devais normalement partir aux derniers 150, mais je suis partie avant car il y avait trop de coups de pointes » glisse la native de Dunkerque, qui escompte améliorer ses 2’06’’75 sur 800 m d’ici la fin de saison (elle sera en lice à Heusden la semaine prochaine).
« C’est vrai qu’elle a repris un niveau de forme impressionnant en quelques mois » avoue Laurent Manneveau. « Et il y a encore de la marge ».
Combien ? « Je pense qu’elle a vraiment des qualités qui ont été inexplorées. Elle a de quoi réaliser 4’07’’ 4’08’’ dans deux trois saisons. Il y a un bon potentiel » conclut-il.
De son côté, Ophélie Claude-Boxberger avait encore dans les jambes son titre décrochée sur le steeple vendredi, craquant sur la fin après avoir relancé l’allure au bout de 600 mètres (4e en 4’21’’81 et vice-championne de France). Elle ne sera finalement pas au départ du steeple de Monaco (un dossard devrait revenir à Maeva Danois ou Emma Oudiou, brillantes 2e et 3e aux Europe espoirs de Tallinn). Direction peut-être la Russie ou la République Tchèque pour l’athlète coachée par Laurent Fleury.
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