Alexandre Saddedine, objectif (double) podium
Alexandre Saddedine sera l’un des espoirs tricolores à suivre aux championnats d’Europe le 13 décembre. Il ambitionne le podium, à la fois individuellement et par équipes.
Le cross, une discipline qu’affectionne particulièrement Alexandre Saddedine. « Il y a beaucoup plus de densité. Et j’aime bien tous les changements de rythme, les buttes, les à-coups, les parcours plats ou roulants. C’est çà qui est intéressant dans le cross : tu peux retrouver différents parcours, c’est là que tu vois si le coureur est fort ou pas. Il faut être rapide, puissant, avoir du mental. Il faut être complet (lire notre dossier ici) » glisse t-il.
Médaillé de bronze sur le court aux France l’hiver dernier, 7e puis 6e des Europe juniors en 2012 et 2013 (année où il s’adjugea la 29e place aux Mondiaux juniors), il est simplement passé à côté l’an dernier à Samokov (52e) après un sélectif manqué qui avait fait débat. Deux courses où il fut en retrait, dans la foulée d’un stage à Albuquerque aux Etats-Unis.
« J’avais fait une erreur au niveau de l’alimentation. Ce n’est pas que je mangeais mal, mais le médecin m’avait ensuite expliqué que je mangeais trop de féculents (lors du stage). Mon corps était habitué à avoir beaucoup d’énergie et quand je suis rentré chez moi, j’ai remangé normalement, des légumes, un peu tout etc… C’est çà qui m’a cassé. Du coup, j’ai loupé deux gros mois. L’altitude ? C’était mon premier stage en altitude, je n’ai peut-être pas assimilé l’entraînement. Mais c’est difficile à dire » explique celui qui est coaché à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) par Zouhir Foughali (ce dernier entraînait Mahiedine Mekhissi lorsqu’il glana la médaille d’argent olympique à Pékin sur 3 000 m steeple avant leur séparation).
Toujours est-il que le duo a privilégié cet automne Ifrane au Maroc plutôt qu’Albuquerque. Alexandre Saddedine s’y est rendu un mois. Seul au début, en se greffant à des groupes d’entraînement, avant de partager quelques séances deux semaines durant avec Simon Denissel.
Même altitude, mais climat différent. « C’est beaucoup plus facile. J’ai assuré le coup : on peut bien s’entraîner sans trop se griller. A Albuquerque, le climat est sec et il fait très chaud. Du coup, tu souffres beaucoup plus » explique celui qui avait glané l’argent aux France sur 3 000 m indoor en février.
« Faire une course intelligente »
Et lors du cross de sélection, pas de discussion possible. Deuxième espoir derrière Djilali Bedrani au sélectif à Allonnes, il a validé son billet sans sourciller, enchaînant avec le cross de l’Acier dimanche dernier, soit plus de trente minutes d’effort.
« Je n’ai fait que de l’entraînement et j’ai besoin d’avoir des compétitions dans les jambes. Le but était de faire une course similaire aux championnats d’Europe. J’ai voulu me mettre dans le bain avec des à-coups et de changements de rythme. Je me suis mieux senti qu’à Allonnes, même si je suis parti beaucoup plus vite à l’Acier. Je suis content car j’étais tenu longtemps ; j’ai réussi à tenir un bon rythme même si j’ai souffert lors des trois derniers tours » indique celui qui est resté un temps avec El Hassane Ben Lkhainouch et Romain Collenot-Spriet avant de céder sur la fin (3e Français à une trentaine de secondes du duo).
A Hyères, Alexandre Saddedine, qui ne se consacre depuis un an qu’à l’athlé, ne cache pas ses ambitions. « On en a discuté avec mon entraîneur : si je ne me blesse pas, que je ne suis pas malade, il y a normalement une carte à jouer pour le podium. Il va falloir faire une course intelligente. Et avec l’équipe, on ne va pas se le cacher, on peut jouer le titre » expose sans forfanterie le 7e des Europe espoirs sur 5 000 m, qui a battu tous ses records personnels l’été dernier (et notamment 13’49’’21 à Carquefou, lire à ce propos notre article sur le réveil du 5 000 m en France grâce aux espoirs).
Ces deux objectifs sont envisageables, dans le sillage d’un collectif espoir talentueux et homogène, avec Djilali Bedrani, Emmanuel Roudolff-Lévisse (6e chez les juniors en 2014), François Barrer (8e l’an dernier), Alexis Miellet et Félix Bour.
Photo de une : Alexandre Saddedine aux championnats de France sur le court en mars (Photo Yves-Marie Quemener).