Christelle Daunay, Rio via New York
Christelle Daunay disputera le marathon de New York le 1er novembre prochain, avec pour objectif de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio.
La date est cochée sur son calendrier. 1er novembre, New York. Le chemin des Jeux Olympiques de Rio est balisé et passe par la Grosse Pomme, où Christelle Daunay a ses habitudes. Trois participations : un podium en 2009 (3e en 2h29’16’’), 5e en 2h29’29’’ l’année suivante et 4e il y a deux ans, en 2h28’14’’, son meilleur chrono là-bas.
La championne d’Europe du marathon n’a pas remis de dossard sur 42,195 km depuis son titre à Zurich, la faute à une fissure du tendon d’Achille contractée en janvier dernier (lire ici) et qui l’a forcée à renoncer au marathon de Londres. « L’objectif est d’aller chercher la qualification aux Jeux, ce que je n’ai pas pu faire au mois d’avril ».
Courir donc en deçà des minima, 2h28’ selon la sociétaire du Sco Ste-Marguerite Marseille. Ces minima, qui étaient de 2h27’00’’ pour les Jeux de Londres en 2012 (2h10’00’’ pour les hommes) et devraient être remontés, n’ont toujours pas été officialisés (ils devaient être avant…le marathon de Paris avril dernier !).
Quid des ambitions chronométriques de Christelle Daunay et d’un record de France qu’elle est capable de placer aux alentours des 2h22’, à l’aune de ce qu’elle avait montré à Zurich sur un parcours fort compliqué (2h25’14’’) ?
A New York, « des lièvres de luxe »
« J’aurais voulu faire le chrono à Londres. Mais le tendon m’a arrêtée dans mes projets. Il faut réadapter les objectifs et les priorités. La première priorité était de me soigner, puis retrouver la forme, ce qui prends du temps car même si j’ai fait d’autres sports pour me réathlétiser, il y a eu trois mois d’arrêt. Et enfin retrouver un niveau de forme international, ce qui est aussi autre chose. Je suis concentrée physiquement et mentalement sur New York. C’est ensuite dur de se projeter alors qu’on n’a pas encore atteint l’objectif. N’allons pas trop vite en besogne » sourit-elle.
« Step by step », tel est le credo de Christelle Daunay, professionnelle dans les moindres détails et figure de proue du demi-fond féminin française (lire ici). Après une reprise de l’entraînement tranquille en avril, l’athlète coachée par Cédric Thomas s’est refait une condition physique « sur les parcours vallonnés de Font Romeu ». Début août, les séances furent axées dix bornes et semi-marathon. Et maintenant, place à la vraie prépa marathon.
A New York, la course est sans lièvre et exclusivement féminine. « Enfin, il y a aura des lièvres de luxe comme Mary Keitany, et le plateau est de qualité (1) » sourit-elle. En 2013, la course avait été « tactique » avec une deuxième partie de course rapide (1h16’ puis 1h12’ au deuxième semi). « Je devrai adapter ma course par rapport au chrono à effectuer ; après, le niveau est dense, il y a toujours moyen d’aller vite et trouver du monde pour être devant ».
Un parcours plus roulant aurait pu être davantage propice à de hautes ambitions chronométriques. Berlin arrivait trop tôt (27 septembre), alors que Francfort aurait pu être le lieu idoine (25 octobre).
L’aspect financier et la prime d’engagement ont aussi pu jouer un rôle. « Certainement. Mais après, New York est aussi un choix de cœur. J’apprécie ce marathon. New York est un parcours que je connais bien et j’y ai toujours bien couru. Il y avait aussi Chicago (4e en 2011 en 2h26’41’’), mais c’était 2-3 semaines avant New York. J’ai retardé au maximum le délai pour prendre le maximum de temps pour retrouver le niveau » explique Christelle Daunay, 20e des JO à Pékin en 2008 et forfait pour les JO de Londres en raison d’une fracture de fatigue contractée quelques jours avant le rendez-vous.
La forme monte crescendo
Le niveau international, elle l’a pleinement retrouvé, en atteste ses dernières sorties, lors des 10 km d’Arras fin août (vainqueur en 32’23’’) et le week-end dernier au semi-marathon de Copenhague (4e en 1h09’57’’), là où elle avait signé la meilleure performance d’une athlète tricolore aux Mondiaux de semi-marathon en avril 2014 (7e en 1h08’48’’).
« C’est pour çà que j’y suis allée. Je savais que le parcours était plat, que le plateau serait de qualité et la date me convenait. C’était un très bon souvenir. Les conditions météo étaient un peu compliquées avec le vent. Sinon, les sensations étaient bonnes. J’ai couru essentiellement avec des garçons car les filles sont parties très vite et le podium était inaccessible. C’est satisfaisant. Je voulais avoir un chrono de référence sur un parcours homologable (la Great North Run à Newcastle, où elle s’est alignée en 2013 et qui avait lieu le même week-end n’est pas homologué, ndlr), pour se qualifier aux championnats du Monde l’année prochaine (à Cardiff). Ça sera peut-être un des objectifs au mois de mars (soit le même schéma qu’en 2014 : Mondiaux de semi puis championnat estival l’été suivant, ndlr). On verra après New York » conclut Christelle Daunay qui a mis l’accent sur la récupération après le semi danois avant d’attaquer le gros de la préparation marathon.
(1) Le plateau féminin :
Mary Keitany, 2h18’37’’ (record personnel)
Aselefech Mergia, 2h19’31’’
Buzunesh Deba, 2h19’59’’
Priscah Jeptoo, 2h20’14’’
Tigist Tufa, 2h21’52’’
Jelena Prokopcuka, 2h22’56’’
Caroline Rotich, 2h23’22’’
Helah Kiprop, 2h24’03’’
Christelle Daunay, 2h24’42’’
Sara Moreira, 2h24’49’’
Ana Dulce Felix, 2h25’15’’
Anna Incerti, 2h25’32’’
Marisol Romero, 2h31’15’’
Alana Hadley, 2h38’34’’
Kaci Lickteig, 2h44’15’’
Caroline Wostmann, 2h44’57’’
Cassie Fien, 2h54’21’’