Kévin Campion, « encore beaucoup de choses à travailler »
Alors que l’Espagnol Miguel Angel Lopez a remporté le 20 km marche, Kévin Campion a coincé, 34e en 1h25’16’’.
Les Chinois espéraient bien glaner leur première médaille d’or sur ce 20 km marche. S’ils ont réalisé une course d’équipe, Wang, Cai et Chen (finalement 2e, 5e et 9e), ont finalement été battus par l’Espagnol Miguel Angel Lopez, qui double la mise après son titre aux championnats d’Europe l’année dernière, et qui en a profité pour améliorer son record personnel, 1h19’14’’, sous l’écrasante chaleur pékinoise.
Le recordman du Monde de la distance, le Japonais Yusuke Suzuki, n’avait pas le même gaz qu’en mars dernier où il avait amélioré la marque de Yohann Diniz (1h16’36’’ contre 1h17’02’’) et n’a pas terminé la course, alors que le champion de France du 10 000 mètres Kévin Campion a souffert, 34e en 1h25’16’’, deux ans après son abandon à Moscou et un an après sa 11e place aux Europe à Zurich.
Comment analysez-vous votre résultat ?
« Je fais de la “merde“. 34e en 1h25’, ce n’est pas top. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. Je suis parti sans pression. J’étais bien au départ. J’ai fait dix bornes un peu dans le coup, même si j’étais lâché. Mais il ne fallait pas que je joue devant car çà marchait déjà vite dès le début. Après, une totale absence, plus rien du tout jusqu’au 15e, où j’ai eu un gros mal de bide. J’ai dû vomir un peu tout ce que j’avais au 18e. Je me bats ensuite pour remonter cinq-six places à la fin mais çà ne sert à rien. C’est trop tard, les choses sont faîtes au 10e km.
Mentalement, vous étiez mieux qu’à Moscou ?
J’étais carrément différent. J’avais pris un peu confiance par rapport à l’entraînement que j’avais fait à Font-Romeu. Je n’étais pas du tout stressé. J’ai passé une nuit géniale.
Vous allez quand même au bout de la course.
Je n’avais pas intérêt d’abandonner, c’est le maillot de l’équipe de France. On se doit de terminer la course. A Moscou, j’avais un peu honte d’abandonner. Là, j’ai un peu honte de faire 34e. Je suis un éternel insatisfait. J’attendais mieux aujourd’hui. Ce n’est pas le cas, tant pis.
Quels sont les enseignements que vous tirez de cette course ?
Rien n’est jamais acquis, j’ai encore beaucoup de choses à travailler. Peut-être changer des choses, je ne sais pas quoi. Il faudra discuter. Oui, il faut aussi que je travaille mentalement. Il y a beaucoup à faire là-dessus.
Vous avez déjà commencé ?
Non, je n’ai rien mis en place. Je savais qu’il fallait que je travaille çà, mais ce n’est pas à deux mois des Monde qu’il faut changer des choses. Je vais souffler un peu et on verra à la reprise.
Par rapport à ce que vous faisiez à l’entraînement, quels étaient vos ambitions chronométriques dans des conditions normales ?
J’espérais au moins faire 1h21’. Après, on est en Chine, on était à 70% d’humidité sur le panneau. On le sent, il fait chaud, humide. On ne peut pas espérer grand-chose mais moins d’1h23’, ça aurait pu être correct.
Comment vous vous sentez avec ces conditions de course ? Car cela peut expliquer une partie de vos difficultés aujourd’hui.
C’est vrai que c’est difficile. Généralement, je pars l’hiver en Guadeloupe et c’est à peu près pareil. Les deux premières semaines de stage se passent bien et je commence à être sec la troisième semaine. Ce sont des températures, des climats très durs. Ça ne m’étonne pas que j’en “chie“ aujourd’hui.