Athlétisme

Sebastian Coe élu 6e président de l’IAAF

Lord Sebastian Coe a été élu mercredi 19 août à Pékin (Chine) président de l’IAAF, 115 voix pour contre 92 à son adversaire Serguey Bubka, lors du 50e congrès de l’IAAF, qui se déroule en amont des championnats du Monde de Pékin (22-30 août). Il succède ainsi à Lamine Diack.
C’était un duel de légendes de l’athlétisme comme le sport n’en a pas connu dans son histoire pour une élection à la présidence d’une Fédération internationale. Sebastian Coe, double champion olympique du 1 500 m (1980 et 1984, le seul à avoir conservé sa couronne mondial sur la distance), neuf records du monde à son actif (dont huit individuels, (1) ), face à l’Ukrainien Sergueï Bubka, sept ans de moins (51 ans contre 58 pour le Britannique) premier homme à avoir franchi les six mètres à la perche, 35 records du Monde jusqu’à culminer à 6,15 m, six titres de champion du Monde et un or olympique.
Tous deux avaient ensuite embrassé une carrière politique dans leur pays respectifs puis dans les institutions sportives – ils sont tous les deux présidents de leur comité national olympique (CNO) et actuels vice-présidents de l’IAAF (fonction pour laquelle Bubka a été de nouveau élu, il était candidat en cas d’échec à l’élection à la tête de l’IAAF), la réussite la plus prégnante étant pour Coe, patron des Jeux de Londres de 2012 – Sergueï Bubka avait de son côté été candidat pour la présidence du CIO (Comité International Olympique) en 2013, sans succès.
On annonçait un vote serré, il le fut finalement moins que pressenti. Chacune des 214 membres de l’IAAF était appelé à voter mercredi à Pékin (dans la nuit de mardi à mercredi en France) à l’occasion du 50^e congrès de l’IAAF, qui se tient en amont des championnats du Monde de Pékin, qui s’ouvrent ce samedi 22 août (et ce jusqu’au 30). 207 étaient présentes, et Sebastian Coe l’a emporté recueillant 115 voix contre 92 pour Bubka, au terme d’une campagne qui les aura vus sillonner le monde.

Le plus dur débute désormais pour le Britannique, qui a promis nombre de réformes pour l’athlétisme mondial : un calendrier mondial plus lisible pour le grand public que l’actuelle Ligue de Diamant, amélioration de la communication et du marketing, dénicher de nouveaux sponsors et améliorer le soutien commercial envers les fédérations membres, créer un département marketing dédié spécifiquement aux jeunes afin de les attirer vers l’athlé en s’appuyant notamment sur les réseaux sociaux, développer l’athlétisme de rue, alors que sa mesure phare est d’allouer 100 000 dollars sur les quatre prochaines années à chacune des 214 fédérations membres, l’argent provenant des fonds versés par le CIO.
Dans son programme, Sebastian Coe a aussi prôné la tolérance zéro en matière de dopage. Restaurer la crédibilité de l’institution sera d’ailleurs la première mission -et pas la moindre- de celui qui prendra les rennes de la fédération internationale à l’issue des Mondiaux de Pékin (le mandat de Lamine Diack s’achève le 30 août) après les multiples révélations ou pseudos révélations en tous genres secouant actuellement l’IAAF, et alors que la commission d’éthique diligentée par l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) devrait rendre ses conclusions en fin d’année concernant les allégations de dopage et de corruption au sein de l’IAAF (lire ici).
Sebastian Coe est le 6^e président de la Fédération internationale, après Sigfrid Edström (1912-1946), David Burghley (1946-1976), Adriaan Paulen (1976-1981), Primo Nebiolo (1981-1999) et Lamine Diack (depuis 1999).
(1) Ses records personnels : 1’41’’73 sur 800 m ; 2’12’’18 sur 1 000 m et 3’29’’77 sur 1 500 m.
Photos : © Getty Images for IAAF.