Meeting Areva : Yoann Kowal pas inquiet
En difficulté à Nancy sur 1 500 m, Yoann Kowal s’est arraché pour boucler le 3 000 m steeple du meeting Areva en 8’22’’17 samedi 4 juillet. Pas inquiet pour la suite.
« Je pense que c’est un peu mieux que mon chrono de Nancy en prorata » sourit samedi 4 juillet Yoann Kowal à l’issue d’un 3 000 m steeple endiablé, qui aurait vu l’Américain Evan Jager flirter avec les 7’55’’ sans une chute après l’ultime barrière (finalement 8’00’’45).
Trois jours après son 3’39’’81 au meeting de Nancy, le Périgourdin s’est accroché à la meute, 12e en 8’22’’17, « avec la sensation de goût de sang dans la bouche » en raison de la chaleur. « ça brûle, ce n’est pas agréable, mai ça ne m’a pas gêné » explique l’élève de Patrick Petit-Breuil, avant d’analyser sa course.
« Je n’étais pas très en confiance. Je suis parti de l’arrière, j’ai tenté des choses. Mais je suis passé sur 1’04’’ au premier 400, 2’08’’ au 800. Ce sont des bases de 2’40’’ au 1 000. C’est trop vite pour moi, et on avait prévu 2’43’’ avec le coach. Mais la course est partie vite, donc il fallait un minium “scotché“ » s’excuse t-il presque. Auquel cas le Périgourdin se serait rapidement retrouvé esseulé…
Le champion d’Europe du 3 000 m steeple paraît émoussé. Peut-être le contrecoup d’un très gros stage à Albuquerque, conjugué à l’enchaînement des voyages et des compétitions. Il y a un mois, il disait ne pas s’inquiéter de l’accumulation des courses, mais davantage des heures de vol et de transport.
A Montbéliard, Kowal a réalisé une probante rentrée sur 1 500 (3’38’’56) , dans une course partie lentement. Ensuite, il a réalisé les minima sur le steeple à Rabat (8’18’’38), en dépit d’une grosse frayeur sur la dernière rivière qu’il avait franchi, à la Kényane, sans poser le pied.
Puis la semaine suivante, direction le fin fond de la Russie pour un très long voyage aux championnats d’Europe par équipes, où il explosa dans le dernier tour. Si ça n’avait pas été l’équipe de France, il n’aurait pas couru, en raison de grosses douleurs au diaphragme. Au retour, il trouva la cause : côtes et vertèbres déplacés…consécutives à la décharge reçue lors du passage de cette fameuse dernière rivière à Rabat.
Gros travail du kiné et de l’osthéo et le revoilà remis d’aplomb. S’ensuit alors deux bonnes séances spé 15. Mais à Nancy, ça ne passe pas.
« Je suis quelqu’un qui a des hauts et des bas dans une saison »
« On ne l’explique pas avec le coach. C’est peut-être en raison de l’enchaînement des courses puis deux bonnes séances derrière (après la Russie) » propose t-il.
« Je suis quelqu’un qui a des hauts et des bas dans une saison. Je ne suis jamais tout le temps au top, que ce soit en indoor ou en outdoor. Là, c’est mon moment bas. Je vais m’en servir pour rebondir dans le bon sens ».
A Zurich l’été dernier, il avait ainsi failli passer à la trappe en séries avant la suite que l’on connaît…
Au fait, le pied sur la dernière rivière, l’a-t-il posé au Stade de France !? « Oui oui, je l’ai mis sur tous les obstacles» sourit-il. « Je me sentais mieux. C’est peut-être moins bon chronométriquement mais je me suis rassuré techniquement. Il faut que je rebosse ça afin que ça redevienne mon point fort. Il y a trop de force, trop d’à-coups, de piétinements, alors que je suis d’habitude dans la fluidité. Il faut que je fasse des lignes droites plus rapides avec barrière. Je n’en ai quasiment pas fait car j’ai privilégié un peu plus le 15 ».
Yoann Kowal s’en va, fait quelques pas, et se retourne, glissant avec le sourire : « Je serai au rendez-vous dans un mois (aux championnats du Monde à Pékin, ndlr). Je suis confiant ».
La fin du 3 000 m steeple du meeting Areva en vidéo :
https://youtu.be/ZOFZ93GsfQk