Mondiaux de cross : Célia Bremond ne veut pas avoir de « regrets »
Dans la foulée de son premier podium national aux France de cross (2e), Célia Bremond sera au départ des championnats du Monde de cross juniors ce samedi 28 mars. Avant de rallier lundi Guiyang en Chine, où elle s’attendait à un « sacré périple », la triathlète, médaillée d’argent par équipes aux Europe en décembre dernier (16e individuel) et qui vient d’ouvrir sa saison le week-end dernier avec une 7e place lors de la coupe d’Europe à Quarteira au Portugal, expose ses ambitions.
La qualification à ces Mondiaux constituait-il un objectif en début de saison ?
Après les Europe de cross, la Fédé d’athlé nous en avait parlé en nous demandant si nous étions intéressées. J’avais dit que mon objectif principal était la saison de triathlon – les tests équipe de France tombaient à ce moment-là. Puis ils nous ont reproposé après les France. J’ai mûrement réfléchi et je me suis dis que c’était une expérience extraordinaire. En plus, c’est une équipe 100% triathlètes, avec des filles que je connais très bien (Cassandre Beugrand, Lucie Picard et Jeanne Lehair et composent également l’équipe, ndlr) car on court sur le même circuit en triathlon.
Comment abordez-vous ces Mondiaux ?
C’est ma première participation aux Monde et je ne veux pas me fixer d’objectifs. Je vais en Chine pour faire le meilleur résultat possible, ne pas avoir de regrets. Ça doit être un niveau de malade. Je ne vais pas me mettre la pression. Et c’est généralement comme ça que je fais mes meilleures courses.
Vous visiez un podium aux championnats de France de cross ?
J’espérais quand même être sur la boîte. Je savais que j’étais en forme.
Cassandre Beaugrand, qui est partie dès le départ, était intouchable ?
Oui. Elle est quand même un ton au-dessus. Je voulais me battre pour la 2e ou 3e place. Je suis partie bien derrière, et j’ai grappillé petit à petit.
Quelle la priorité cette saison : course à pied ou triathlon ?
Avant cet hiver, j’avais dit à mon coach que je voulais passer un cap à pied. J’ai fait un gros cycle d’entraînement à pied cet hiver. Ça a porté ses fruits. On aborde les cross comme une préparation pour la saison de triathlon.
Les Europe et les Mondiaux sont un des mes objectifs principaux. Si ça ne se réalise pas, j’ai d’autres objectifs en tête, comme faire tous les Grand Prix D1 avec mon club d’Issy-les-Moulineaux.
Vous étiez en lice aux Europe (39e) et aux Mondiaux (43e) l’an passé.
Oui. Et ça s’était mal déroulé pour une première expérience. J’étais tombée aux Europe et je n’avais pas terminé à la place que j’espérais.
Et aux Monde, ça s’était très très mal déroulé. J’étais très bien entraînée mais je ne saurais pas dire ce qu’il s’est passé. J’étais très loin dès le départ de la natation. Du coup, ça été dur en vélo. J’espérais faire une belle course à pied mais j’ai carrément fini en footing. J’avais super mal au ventre et je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
« Toutes ces mauvaises visions ne sont plus dans ma tête. Je me suis recentrée sur moi-même »
Peut-être en raison du stress ?
C’est plutôt ça oui. J’avais vraiment beaucoup de pression. Et je n’étais pas « normale », comme avant mes courses. Je n’étais vraiment pas bien. Je pense que je me suis mis la barre trop haute. Je pense que j’avais le niveau pour faire un top 20. Mais tout s’est déroulé dans le sens inverse.
Cette expérience vous a t-elle servie ?
Oui. J’ai muri par rapport à l’année dernière. Je ne pars plus sur une course avec la même optique.
C’est-à-dire ?
Je me mets moins de pression. J’analyse la course d’une autre manière. Je ne me dis plus : « il ne faut pas que je déçoive la fédé ; il ne faut pas que je me loupe aujourd’hui etc… » Toutes ces mauvaises visions ne sont plus dans ma tête. Maintenant c’est : « tu te fais plaisir, tu t’es entraînée toute l’année pour, tu es en forme, ce n’est que du bonus ». Je me recentre sur moi-même.
Vous avez été aidée ?
Oui, on est quand même bien encadré avec la Fédé de tri. Les coaches, le préparateur mental nous aident et nous donnent des conseils.
« J’aimerais travailler dans le marketing du sport, pour une marque ou faire de l’évènementiel »
Quelles sont vos conditions d’entraînement ?
Je suis interne en sports-études au Creps de Boulouris. J’ai deux coaches, Nicolas Becker, mon référent, et Mickaël Ayassami.
Je devais cette année rentrer à l’école de commerce Skema Business School. Mais j’ai passé mon Bac ES en deux fois : pendant la première semaine du Bac, j’étais aux Europe de triathlon. J’ai fini en septembre avec ceux du rattrapage. La rentrée à la Skema était en même temps et je ne pouvais pas tout enchaîner avec les compétitions -j’ai fini ma saison de triathlon très tard. J’aurais vraiment subi. Là, je fais une année où je me consacre uniquement au sport.
Sinon, j’aimerais travailler dans le marketing du sport, pour une marque ou faire de l’évènementiel.
Quelle est la part de la course à pied dans votre entraînement ?
J’ai fait une moyenne de 50 km par semaine tout l’hiver, avec des séances spécifiques et pas mal d’aérobie. En volume global, je fais en moyenne entre 15 et 25 heures (sur les trois sports, ndlr). Ça dépend des semaines, s’il y a des compétitions etc…
Du coup, il y aura un peu moins de course à pied après les Mondiaux ?
Oui, ça sera un peu plus cool. Mais même dans les autres disciplines. Car dès que la saison commence, on enchaîne les courses. On ne peut pas se permettre de faire de grosses semaines entre les deux.
Photo : Célia Bremond (au second plan) lors des France de cross (Photo Yves-Marie Quemener).