Cross Fungana : l’association du sport et de l’humanitaire
Nathalie Favreau, chargée de développement au service des collectivités au sein de la société Dalkia, présente le cross Fungana, dont la troisième édition se déroule mardi 11 novembre, sur le site des championnats de France de cross 2015 à Verneuil-sur-Seine (Yvelinnes). Un cross dont l’objectif premier est de récolter des fonds pour l’association éponyme, créée en 2007 et dont l’actuel parrain est le champion d’Europe du 3 000 m steeple Yoann Kowal.
Le cross a été créé à l’origine pour l’association Fungana ?
Oui. J’ai créé l’association en novembre 2007. On voulait allier le sport et l’humanitaire ensemble. On avait décidé que toutes les actions organisées au profit de l’association seraient des manifestations sportives. Comme le premier parrain a été Bouabdellah Tahri, cela a permis de lancer l’association en vendant des bracelets. Il a été parrain deux ans, et depuis 2009 c’est Yoann Kowal, champion d’Europe à Zurich, qui l’est. On a commencé par s’allier avec les soirées de Saint-Maur. On a fait ça pendant deux ou trois ans, et après on a souhaité faire notre propre meeting, fin mai. Et c’est quand même à chaque fois une belle réussite.Ça va être la troisième édition du cross (après 2010 et 2011). Auparavant, le cross était à Versailles. Le cross mobilise beaucoup plus de temps, de personnes : il faut choisir le site, faire un parcours, il faut des autorisations, on a par exemple dû contacter l’ONF (Office national des Forêts, ndlr). En termes de gestion, c’est beaucoup plus important qu’un meeting.
Qu’est ce qui avait motivé la création de l’association Fungana en 2007 ?
C’était dans le cadre d’un projet universitaire. La matière était management de projet. Nous étions six étudiants : il fallait se mettre en groupe et créer de A à Z un projet. Personne n’avait d’idée. Comme je faisais de l’athlétisme et que j’étais passionnée par l’Afrique et l’humanitaire, j’ai proposé que l’on crée une association pour les enfants du Kenya en termes de scolarisation et d’éducation, et que l’on allie tout ça au sport. Les cinq personnes m’ont suivie pendant un an.Ça été une réelle une réussite. J’ai rencontré Bob Tahri chez lui pour parler de ce projet. Il a été sensible au projet. On a crée les petits bracelets et les T-Shirts. Les étudiants m’ont dit qu’ils ne s’engageraient pas après un an. Et j’ai décidé de pérenniser cette association car les gens nous faisaient vraiment confiance.
« Expérience humaine extraordinaire »
Quelles actions avez-vous menées avec l’association ?
Avec une amie ancienne steepleuse, Mylène Corradi, nous sommes parties 15 jours cet été pour lancer les travaux de rénovation de l’école à Iten, près d’Eldoret. L’Iten Primary School est une école de 1 000 élèves. On a refait tous les sols où il y avait des trous, les murs, l’étanchéité, repeint les classes, on a mis en place des gouttières d’eau pour récupérer l’eau de pluie, on a installé des réservoirs d’eau, remis des toilettes etc…Nous avons fait des travaux pour 6 000 euros ( voir le récit ici). On a fait d’autres actions dans d’autres villages. En 2011, je suis partie seule au Kenya et je suis allée dans six écoles différentes pour donner des ordinateurs aux écoles afin que les élèves apprennent le traitement de texte etc… La première école soutenue se trouvait à Nyahururu. On a construit une salle informatique. Je travaille chez Dalkia dans les services énergétiques et ma société m’avait donné 36 ordinateurs ( voir le récit de son séjour humanitaire ici, ndlr).Oui, c’est une expérience humaine extraordinaire. Ce n’est pas facile mais c’est super.
Au Kenya cet été
Comment s’annonce la troisième édition du cross, mardi 11 novembre ?
« Au niveau des inscriptions, cela s’annonce pas mal. Il y aura notamment Benjamin Pirès. J’ai fait pas mal de communication via les réseaux sociaux, via le site, j’ai contacté tous les clubs par mail. J’espère un retour. La date du 11 est un peu compliquée, les gens prennent un week-end prolongé, et il y a d’autres cross qui font concurrence comme Louviers ou Arnay-le-Duc. On espère que le fait que le parcours soit celui des France de cross 2015 va attirer du monde. Il est situé à la base de loisirs de Verneuil-sur-Seine (près des Mureaux : la ville des Mureaux est l’entité principale pour l’organisation des France de cross le 1er mars 2015, ndlr). Nous n’avions pas pu faire le cross l’an dernier il n’y avait pas le temps de tout faire. Ça demande de l’investissement…
Tous les fonds reversés à l’association
Comment faîtes-vous afin de récolter des fonds sur le cross et le meeting ?
Il faut savoir qu’il n’y a aucune prime pour les athlètes. Toutes les inscriptions, les recettes de la buvette, la tombola sont au profit de l’association. Au meeting fin mai organisé à Poissy, on a récolté 2 000 euros par ce biais là. Pour le cross country, tous les fonds vont permettre de continuer l’action menée à Iten.Après la rénovation de l’école, la deuxième action est de construire une cantine scolaire. Aujourd’hui, les élèves mangent dehors et la cuisine est une cabane en bois.On a lancé une plateforme de financement : les gens ont été assez sensibles car nous avions un objectif de 2 000 euros et on l’a dépassé (2 120 euros). Cela rentre dans l’action de financement de cette cantine. Le reste sera récolté avec le cross, la buvette etc… et des dons.
Vous avez des partenaires pour le cross, car l’organisation de celui-ci engage des coûts ?
Oui oui, le gros partenaire est Boutique Marathon. Ensuite, la base de loisirs de Verneuil nous met à disposition le parcours, les locaux. Les communes de Verneuil et les communes alentours (Les Mureaux et Vernouillet), nous donnent le matériel technique. La Croix Rouge, au lieu de 500 euros, nous fait 1/5 de ce coût là. Pour tout ce qui est boissons, la base de loisirs de Verneuil nous fournit une centaine de cannettes. Le club de l’As Poissy nous donne pas mal de choses, tout comme mon club d’athlétisme de Cergy-Pontoise.La société Pro Timing, pour les inscriptions en ligne, viendra aussi le jour J pour mettre en place le système de puces. Cela nous aide également et nous facilite la gestion.
8e des championnats de France de semi-marathon
Comment suivez-vous l’évolution des travaux ou des projets sur place ?
J’ai fait un premier voyage au Kenya en 2011. J’avais une correspondante kényane qui suivait les actions sur place, ainsi que Yoann Kowal qui fait souvent ces stages là-bas. Je bosse aussi avec l’ambassade du Kenya en France.Je ne sais pas encore quand je vais y retourner, car c’est quand même un budget pour s’y rendre. Comme je ne veux pas faire passer les fonds de l’association dans le voyage, c’est moi qui le finance à chaque fois. Là, il y a le groupe breton « Les Verts sur Piste sur Rouge » qui se rend au Kenya fin novembre-début décembre. Ils vont aller voir l’école et se renseigner pour la cantine scolaire, comment la construire etc…
D’un point de vue personnel, le début de saison est bon avec une huitième place aux France de semi-marathon (en 1h21’57’’, record personnel) ?
Ça été une satisfaction. J’ai fait une prépa assez courte, car après les France de cross (39e au Pontet sur le long le 2 mars dernier), j’ai eu une fracture de fatigue. C’était ma 4e et ça été un peu dur à accepter.Je n’ai pas fait de saison estivale. Avec mon père qui est coach au club, on s’est fixé comme objectif les France de semi pour me remotiver. Je me suis entraînée pour ça. Ça m’a permis de repartir, sans me prendre la tête et surtout de ne pas me blesser. J’espère que la saison de cross va bien se passer.En savoir plus : site internet de l’association Fungana.
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